L’histoire

La genèse

Quelques années à mijoter dans nos cerveaux, entre les livres de Bernard Moitessier ou encore Damien. A discuter avec ceux qui l’ont déjà fait. Le rêve prend forme petit à petit.
Tout s’accélère il y a un an, à la terrasse d’un café nous discutons à plusieurs de nos rêves, de nos envies les plus profondes, de ce qu’il nous semble important d’avoir réalisé dans sa vie.
Et puis après quelques verres, le projet que j’imaginais irréalisable et même indiscutable, tombe sur la table. Je lance un « ça serait quand même fou de pouvoir partir à la voile pendant un an, tout quitter, pour découvrir et s’approprier le voyage, goûter les saveurs du grand large et des embruns ». Guillaume lève la tête, je sens ses yeux pétiller, et nous commençons à divaguer sur le sujet, nous imaginant voguant sur les différentes mers du monde, à découvrir des îles perdues…
Tout cela fait plaisir à imaginer, mais pour le moment rien de concret, Guillaume bosse sur Paris en CDI, son expérience de la voile est modérée et repose sur des sorties sur le petit First familiale « TTIKITO », pas de grande traversée au compteur. De mon côté c’est pareil, les études de médecine prennent du temps, et mes premières armes sur les voiliers remontent à tout juste un an aux Glénans… Rien de bien concret !

Pourquoi pas ?

Mais l’essentiel c’est d’y croire non? Un mois après cette discussion, nous voilà faisant route pour Noirmoutier au départ de La Roche-sur-Yon et le sujet revient sur la table, mais sur un mode beaucoup plus concret. C’est Guillaume qui lance « écoute pour moi je pense que c’est gérable niveau boulot et niveau finance je devrais pouvoir m’arranger ». Et voilà, tout s’enchaîne, la boule de neige est lancée et elle emporte tout sur son passage.
Sans avoir l’impression de nous lancer dans un grand projet, les choses se font petit à petit, presque instinctivement et les étapes s’enchaînent. Nous commençons à regarder de façon plus précise les vieux bateaux d’occasion, nous affinons nos besoin et nos rêves et ça y est, en novembre 2012, les visites commencent et nous entraînent dans un tour de la Bretagne, la tente est de sortie, vive le chouchen, les galettes, et le kouign-amann. Il est temps de nous imprégner de notre patrie d’adoption.

La rencontre

Et puis le coup de cœur arrive à Morlaix, au milieu du mois de décembre, alors que la Bretagne est sous la neige. Il fait 11m30 de long, il est blanc. Plus vieux que nous de 5 ans. C’est un plan Pouvreau (grand frère du Romanée) en aluminium existant en 11 exemplaires. Simple, l’essentiel est là : il est solide, les réparations nous semblent minimes et puis il connait le chemin ! Il a été très bien entretenu par son ancien propriétaire. Et puis merde c’est un coup de cœur, on a beau nous parler d’autres bateaux, les autres visites sont faites juste pour la forme, pour nous donner des arguments pour négocier. Les pourparlers ont lieu durant les vacances de noël après contre visite. Et voilà après de nombreuses discussions par téléphone avec les anciens propriétaires. Après des soirées à attendre des contres propositions qui ne viennent pas. A ronger notre os, à ne surtout pas leur montrer que leur bateau est le bateau de nos rêves sur lequel nous sommes déjà partis maintes fois la nuit, sans leur autorisation et aidés par Morphée, sur les différentes mer du globe. Un prix est enfin fixé, les deux parties sont soulagées et tout le monde semble satisfait.

Vendredi 19 janvier nos signatures sont apposées en bas de quatre feuilles volantes blanches, dans le froid sombre d’un mois de janvier particulièrement rigoureux pour la Bretagne nord. Il ne fait pas plus de 12 degrés dans le bateau malgré le petit chauffage électrique. Le moment est intense. L’ancien propriétaire est profondément ému de se séparer de son vieux quillard. Pour nous… c’est juste le début de l’aventure. Et oui, le champagne a coulé !

Le début de l’aventure

Depuis beaucoup de choses se sont passées. Le voyage est largement commencé ! Le convoyage du bateau jusqu’à son port d’attache Arzal en plein mois de février. La restauration de l’ensemble de la section moteur et électricité du bateau. L’installation de panneaux solaire. On n’y connaissait pas grand-chose mais on l’a fait ! Les premiers weekends tests sur les côtes de Bretagne Sud. Les premières visites d’amis et de la famille sur notre esquif. Et déjà beaucoup de souvenirs, de beaux moments, de partage, de rencontre et d’entre-aide. Merci à tous ceux qui sont passés sur le bateau pour nous aider à le tester, pour nous avoir aidés dans les bricoles, pour nous avoir encouragés et pour avoir profité avec nous de ces weekends passés sur l’eau. Moment souvent hors du temps, où on oublie très vite que la vie continue dans un rythme frénétique.

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